Stéphane venait de monter sur scène pour jouer une de ses chansons préférées. Une chanson qu’il appréciait réellement, bien qu’elle était fut alors perçue par son public comme déplacée. Stéphane avait très soigneusement organisé l’expérience, et il était désormais sous pression. Hey hey my my devait rendre particulièrement bien sur la nouvelle installation sonore montée pour l’occasion. C’était la première fois qu’il jouait en public, il connaissait parfaitement la musique, mais il craignait de rater son essai. Il commença lentement devant un public étonné de le voir en musicien. Mais rapidement, Stéphane se pris au jeu, et abandonna toute idée de représentation. Les notes s’enchaînaient avec rythme, la saturation était très importante, faisant vibrer les cages thoraciques de tous les membres de son public. Jusqu’à celle de son directeur de la communication. Organisé dans son dos par Stéphane et les ingénieurs du son, celui ci n’avait guère approuvé le petit écartement rock de son homme politique.
Stéphane, était qualifié d’homme de second plan par les média. Car ne passant pas au deuxième tour d’élections présidentielles selon les sondages. Il profita d’un meeting au stade de France pour dévoiler sa vraie personnalité. Celle que son directeur de la communication avait tout tenté pour le cacher jusqu’aux élections, en vain. Stéphane était un excellent musicien, produisant de la musique libre sous un pseudo. Mais il n’était pas du connu comme tel par ceux qui le connaissaient, qui voyaient en lui un jeune utopique ayant de belles idées, mais qui ne pouvait réussir de part son manque de notoriété. Il avait cependant, grâce à ses livres et des idées très précises, acquis un confortable entourage politique. Les centaines de signatures nécessaires pour l’élection ne furent finalement pas un problème, et ont peut même dire qu’il rencontra un petit succès mérité. Il représentait une idée nouvelle, mais les gens ne le connaissaient pas encore réellement. Stéphane avait une certaine notoriété dans certains milieux, mais très peu dans d’autres.
La musique allait donc servir à Stéphane à se faire remarquer auprès de tous. Après le concert du stade de France, il décida de prendre en main sa campagne, et de réaliser ce dont il avait envie. C’est donc en accords qu’il présenta ses idées sur les chaînes de télévisions, et ceci a suffit pour lancer le phénomène. Invité pour débattre avec les hommes politiques plus classiques, il a réussi à expliquer celle-ci à la majorité des gens. Il a ainsi acquis une grande part de l’opinion publique, et a créé un large buzz, dans le monde entier. Ces meeting ce sont transformés en impressionnants concerts de rock, avec des dizaines de musiciens, des mises en scènes impressionnantes, et de nombreuses musiques pour la plupart reprises, mais toute réunies derrière un même thème, l’énonciation de ses idées.
Passant au second tour des élections présidentielles, avec quarante deux pour cents des voix, l’enthousiasme était à son comble. Son unique adversaire alignait réunions sur réunions pour trouver une hypothétique faille. Les idées de Stéphane semblaient aux yeux du monde comme excellentes, humaines, intelligentes. Elle résultaient d’une grande étude de la société, avec des solutions concrètes, modélisées, et applicables. Si Stéphane était parfois qualifié à tord de doux rêveur, notamment lors de certaines improvisations musicales pouvant durer un temps certain, il savait être précis et intelligent lors des discussions.
Quelques jours avant le second tour, Stéphane s’amusa à ajouter de la provocation lors de ces concerts. En improvisant totalement, il ajouta des scènes où il apparaissait en dictateur, en dieu, en son adversaire politique. Si les idées n’avaient pas changées, la personne avait finit de s’afficher en prenant soin du regard des autres. Stéphane laissait libre court à ses désirs et à son imagination. Choquant l’opinion internationale, avec des événements que beaucoup jugèrent remplis de décadence, son adversaire voyait apparaître la faiblesse tant espérée, et il se voyait déjà élu avec une large majorité.
Lors d’une représentation où Stéphane s’interprétait en tant que dictateur, tirant à la kalach’ avec des balles réelles pour donner le rythme, son improvisation tourna à la destruction. Sous l’emprise de son esprit, Stéphane oublia simplement de tirer en l’air, et pointa son canon en direction du public venu en nombre assister à un de ses événements. Il ne s’en tirera pas de cet écart.
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